L’échange de données ADN entre l’Espagne et la Belgique est couronné de succès

1 juin, 2018 - 09:00 -- Inge

Les banques nationales de données ADN de l’INCC (Institut National de Criminalistique et de Criminologie), en collaboration avec la Cellule Nationale du Parquet Fédéral, ont démarré ce dernier mois l’échange de données ADN avec l’Espagne. Après les Pays-Bas, la France, l’Allemagne, le Luxembourg, la Suède, l’Autriche, la République Tchèque, la Roumanie et l’Estonie, l’Espagne est le 10ème état membre européen avec lequel la Belgique échange chaque jour ses profils ADN, ceci afin de lutter contre la criminalité transfrontalière, le terrorisme et la criminalité organisée.

Au total, les banques de données ADN belges contiennent plus de 47,500 profils de condamnés, environ 2000 profils de suspects et plus de 50,000 profils de traces.

Pendant l’échange initial entre la Belgique et l’Espagne, plus de 29,000 traces non-identifiées (profils de traces dont l’auteur est inconnu) enregistrées dans les banques de données ADN belges ont été comparées avec les profils de traces et de personnes enregistrés dans les BD ADN espagnoles. Ceci a permis de détecter 471 correspondances entre d’une part un profil de trace belge et d’autre part un profil de personne espagnol. En d’autres mots: grâce à l’échange avec l’Espagne, on peut mettre une identité sur 471 traces jusqu’alors non-identifiées en Belgique. Dans 16% des cas, les traces concernées proviennent de délits graves tels que des meurtres, des faits  de mœurs, des coups et blessures volontaires, des dossiers de terrorisme, des menaces, des faits de stupéfiants, des vols avec violence, des associations de malfaiteurs, ou des enlèvements.

Concrètement, cela signifie que l’échange de données ADN entre la Belgique et l’Espagne a notamment permis une percée significative dans 9 dossiers de meurtres auparavant non résolus, 6 dossiers de faits de mœurs et 6 dossiers de stupéfiants, un auteur pouvant maintenant être identifié dans ces dossiers.

Etant donné que le ministre de la justice, Koen Geens, a libéré du budget pour l’échange international de données ADN, celui-ci sera prochainement élargi à d’autres états membres européens. La Bulgarie, la Lituanie et la Pologne sont les prochains pays sur la liste, mais au final, la Belgique échangera ses données ADN avec les 27 (autres) états signataires du traité de Prüm. Grâce à ces moyens financiers supplémentaires, la continuité de l’échange de données ADN est assurée.

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